Florent TETART, co-fondateur de PMB Services a intégré le comité scientifique de DOREMUS le 10 mars 2016.
Mais qu'est-ce que le projet Doremus et quel est le rôle de PMB Services.
Une interview dédiée à ce projet a été menée...
PMB Services participe au projet Doremus
Présentez nous le projet DOREMUS
Ce projet s'adresse à de nombreux usagers : aussi bien des particuliers en simple recherche de connaissances sur la musique que des professionnels demandeurs d'une norme et de services particuliers : à cet égard, l'accent est mis sur la production d'algorithmes de recommandation / suggestion automatique à destination des professionels.
Qui participe au projet?
FT : Le projet est porté par OUROUK, EURECOM, La Bibliothèque Nationale de France, Radio France, la Philharmonie de Paris, Meaning Engines, le Laboratoire d'informatique, de robotique et de micro-électronique (Montpellier 2) et le Groupe d'Études et de Recherche Interdisciplinaire en Information de Communication (GERiiCO Lille 3). C'est un projet financé par l'ANR (Agence Nationale de la Recherche).La BNF, Radio France et La Philharmonie de Paris apportent leurs bases de données (discothèque, partitions, concerts) respectives au projet afin de disposer de jeux de données réels et de constituer le réservoir de données de référence.
Pourquoi une modélisation FRBR spécifique pour la musique ?
Pour cela, DOREMUS se base sur FRBR Orienté Objet (FRBRoo) qui permet de décrire ces aspects. Le modèle FRBRoo tient sa spécificité de rendre explicite à tous les niveaux l'événement déclencheur : l'acte de création d'une oeuvre est un événement associé à cette oeuvre et sa première expression. Le modèle FRBRoo est une adaptation du modèle CIDOC CRM développé pour les musées. Il n'y a donc pas dans ce modèle d'événements prévisionnels (par définition les oeuvres d'un musé sont crées dans le passé !) ce qui est un manque important pour décrire l'univers de la musique : par exemple, on peut publier un programme de concert à l'avance et que l'exécution réelle du concert soit différente (une oeuvre particulière n'a pas été jouée).
L'extension du modèle FRBRoo comprend notamment :
- l'ajout des classes et des propriétés propres à la musique (par exemple pour une oeuvre musicale comme la cinquième symphonie de Beethoven, son numéro d'ordre : 5 et son genre musical : symphonie)
- L'adoption du triptyque événement-oeuvre-expression pour tous les aspects de la vie d'une oeuvre musicale : par exemple, la publication est conçue lors un événement créateur (la publication est conçue par tel éditeur à telle date) qui donnera lieu à une maquette qui sera ensuite produite. La publication est vue comme une oeuvre en elle-même et la maquette comme une expression de la publication. Bien sûr, la maquette est à l'origine de la manifestation de l'oeuvre musicale. De même, l'enregistrement préalable à la publication est modélisé sur ce même principe (un événement créateur d'un enregistrement vu comme une oeuvre elle même donne lieu à une expression qui est la réalisation de l'enregistrement : captation et travail de mixage). On peut décrire ainsi qui intervient et comment à chaque étape.
- La définition d'événements prévisionnels qui permet de décrire ce qui est ou était prévu contrairement à ce qui s'est réellement passé.
Quel est le rôle de PMB Services dans DOREMUS et vous en particulier ?
Comment s'est passé la première journée de travail avec le comité scientifique ?
Nous avons été mis très vite à l'aise et positionnés en auditeurs critiques, libres de réagir aux présentations des différents groupes de travail.
Nous avons eu un point d'avancement de chaque commission du projet : une présentation de l'état d'avancement de la modélisation, de l'avancement du travail sur les jeux de données test et les harmonisations des référentiels et enfin un premier dépouillement d'une enquête des usages de la musique.
Le projet est actuellement bien avancé et j'ai été surpris de la clarté de la modélisation et des outils déjà disponibles : un convertisseur expérimental UNIMARC / DOREMUS ou la création de référentiels à partir des données des participants : par exemple les tonalités des oeuvres.
La présentation des usages a aussi été très instructive, notamment le retour en grâce du vynil et la méfiance des consommateurs de musique pour la recommandation automatique, qui conforte le manque d'outils innovants dans ce domaine et qui valide la pertinence du projet.
L'après-midi s'est terminée sur une discussion conceptuelle sur la notion d'oeuvre. Est-il pertinent de vider l'oeuvre de l'essentiel de sa description pour la transférer à une expression initiale représentative ? Il reste un peu de travail aux modélisateurs !