Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au datathon organisé par la Bnf ?
Gauthier Coutance : Ça me paraît important que PMB Services participe à ce genre d’événement. Cela permet de sonder les attentes des bibliothécaires et d’échanger entre professionnels, sans être dans une relation client-prestataire. Cette année encore, en tant qu’éditeur de SIGB, nous avions clairement notre place pour être force de proposition.
Hugo Crespin : J’avais envie de sortir de ma zone de confort. Durant cette journée, j’ai pu échanger avec des profils très variés. Ces rencontres étaient vraiment très enrichissantes d’autant que je souhaite contribuer à une réflexion collective pour sensibiliser les documentalistes et les bibliothécaires à l’importance d’améliorer les interfaces utilisateur. Ce sujet est important car les interfaces méritent une attention particulière.
Cette année, une vingtaine de professionnels (bibliothécaires, administrateurs de SIGB, catalogueurs, responsables informatique et éditeurs de SIGB) ont participé au datathon. Comment s’est déroulée la journée ?
Gauthier Coutance : Nous étions répartis en quatre groupes, tous étaient accompagnés par des animateurs du groupe de travail sur la transition bibliographique. Nous devions travailler sur un contexte de bibliothèque (petite bibliothèque, réseau de médiathèques, bibliothèque de recherche ou BU de droit) avec des usages types/personna pour lesquels il fallait répondre aux besoins. En ce qui concerne mon groupe, nous nous sommes mis dans la peau d'un réseau de médiathèques. Notre usagère type était une primo-arrivante qui utilisait le portail documentaire afin de trouver des ressources d’apprentissage du français.
Hugo Crespin : Dans mon groupe, nous avons travaillé sur une bibliothèque universitaire de droit et avons défini comme profil utilisateur un étudiant en première année avec une faible maîtrise des outils informatiques et des besoins spécifiques liés à sa discipline.
L’objectif principal de l’atelier était d’imaginer un parcours utilisateur. Cela impliquait de réfléchir à la meilleure interface pour cet étudiant, d’identifier les points de blocage possibles et de proposer des solutions pour fluidifier son parcours. Pour cela, nous avons intégré le modèle LRM et les normes RDA-FR dans nos réflexions.
Que retenez-vous de ces ateliers ?
Gauthier Coutance : Le cas pratique sur lequel mon groupe a travaillé a permis de sortir du côté parfois très théorique de la transition bibliographique pour aborder un aspect concret : comment utiliser le modèle LRM et le code de catalogue RDA-FR pour améliorer l'expérience de notre usagère et l'aider dans ses recherches sur le catalogue en ligne. En réfléchissant en terme d'attentes usagers, nous avons imaginé un parcours de navigation. Nous avons eu de nombreuses discussions sur la manière de présenter l'interface et les informations à afficher, preuve qu'il existe différentes manières de présenter l'information et de guider les lecteurs (filtres, suggestions de documents, recherche guidée par un chatbot qui affine en arrière plan les résultats.)
Hugo Crespin : Cette expérience m’a permis de constater que les bibliothécaires sont véritablement demandeurs de suggestions et d’accompagnement pour améliorer leurs interfaces. Cependant, ils ne sont pas toujours familiers avec les principes liés à la mise en avant des interfaces utilisateur. La solution pourrait être de profiter des datathons organisés par la BnF ou d’autres événements professionnels pour les sensibiliser à ces questions. Un profil de webdesigner spécialisé dans les modèles LRM et RDA-FR pourrait ensuite être intégré à chaque datathon. Un œil expert pourrait non seulement répondre à leurs attentes, mais aussi anticiper les besoins potentiels des utilisateurs finaux.
Le mot de la fin ?
Gauthier Coutance : Les bibliothécaires sont demandeurs de suggestions et d'accompagnement de la part de leurs prestataires SIGB, nous avançons ensemble pour implémenter les nouveaux codes de catalogage et définir les interfaces de recherche de demain. Le datathon était une mise en pratique qui démontre que même si le fonctionnement d'un catalogue en ligne ne change pas radicalement, il peut être amélioré pour coller aux attentes des usagers. Et surtout, en travaillant ensemble sur ce genre d’événement, nous prouvons que la transition bibliographique n'est pas juste une nouvelle manière de cataloguer, c'est également très concret pour les usagers.
Hugo Crespin : En tant que webdesigner, cette expérience a été particulièrement challengeante. Elle m’a donné envie de repenser les choses en profondeur et de travailler sérieusement sur des solutions concrètes. Le défi ne se limite pas à concevoir des améliorations pour restituer les données de manière concise et précise tout en offrant une expérience utilisateur optimisée et intuitive. Il s’agit également de sensibiliser les bibliothécaires à ces enjeux, afin qu’ils se sentent davantage concernés et impliqués dans l’amélioration de ces interfaces.